Une fête manquée
Comme nous l'avions imaginé les hésitations de M. le maire, face aux forains et aux divagations de la préfecture, font que Saint-Lys va avoir des fêtes qui n'existent pas.
Plus grave, alors que la Haute-Garonne voit le Covid-19 croître fortement ces derniers jours, et vient d'être placée en zone rouge, la municipalité de M. S. Deuilhé permet l'installation d'une fête foraine qui n'a plus lieu d'être. D'autant plus que ces derniers jours, les cas de Covid-19 se sont multipliés dans notre commune.
Nous avions, et de multiples fois notamment en conseil municipal, attiré l'attention de M. le maire sur le problème de la fête 2020. Mais, comme d'habitude, un certain fatalisme a été la réponse en s'abritant derrière les décisions de la préfecture.
Pourtant être maire demande un certain courage et ici, dans cette affaire, il en fallait quelque peu pour faire face au lobby des forains.
Plusieurs remarques sur le fond :
Notre groupe Imagine Saint-Lys - Saint-Lys demain a été le seul à vouloir repenser la fête (cliquez ici pour voir nos propositions). Car la crise du Covid-19 n'est que le révélateur d'un malaise plus profond : Notre fête ne remplit plus sa fonction sociale de rencontres intergénérationnelles qui permet de donner une âme à notre bastide occitane. Elle est devenue un événement de plus en plus mercantile. Les manèges envahissent l'espace public, étouffant ainsi le commerce local, les manifestations gratuites et associatives. L'idée était de déplacer la fête foraine pour permettre un bal sous la halle et proposer des activités conviviales et festives. Cela n'a jamais été l'orientation de la municipalité actuelle.
Dans le contexte de 2020, l'annulation pure et simple était la possibilité de tout remettre à plat en associant tous les partenaires. Encore une occasion manquée.
Se voyant dans une impasse M. le Maire, au dernier moment, moins de 24h avant la rencontre avec les forains, a convié l'opposition. Nous n'avons pas pu assister à cette réunion du mardi 18 août 2020, à 8h du matin (!), car nous travaillions. On ne convoque pas ainsi l'opposition, qu'on écarte systématiquement au demeurant, au pied levé pour pallier à ses manquements.
M. le maire a décidé de ne pas faire de feux d'artifices, ni de buvette, ni de bal mais cède à la préfecture et aux forains qui, eux, n'ont guère de limites (voir site de la mairie en cliquant ici).
Certains forains proposent à manger, à boire, mettent des affiches parlant d'une fête qui officiellement n'existe pas (voir photos).
De plus, les trop nombreux manèges s'entassent dans la bastide rendant parfois la circulation à pied malaisée. Cela n'est guère propice au maintien des gestes barrières dans le contexte du Covid-19.
Écologiquement cette fête foraine, uniquement mercantile, est un non sens et engendre de nombreux déchets.
De plus, beaucoup de commerçants sédentaires, qui ont déjà beaucoup souffert du confinement, sont ulcérés et redoutent une baisse notable de l'activité. On marche sur la tête alors que d'autres communes proches ont annulé (voir à Villefranche-de-Lauragais en cliquant ici).
M. le maire, en privé, remet la faute sur la préfecture. Oui, l'État en France est trop centralisé. La solution passe par le transfert d'importants pouvoirs aux collectivités locales qui sont au contact des problèmes concrets. Ceci explique la réussite de l'Allemagne fédérale dans la crise du coronavirus : Il n'y a pas de préfet et c'est aux acteurs locaux à trancher au plus près du problème.
Mais, cela dit, M. le maire ne peut fuir ses responsabilités et aurait pu faire preuve d'un certain volontarisme. Déjà le M. le préfet Étienne Guyot avait stupidement interdit les marchés de plein vent au début du confinement. Certains maires ont résisté et ont de suite maintenu leur marché. Saint-Lys a toujours bien suivi le préfet dans ses errements (lire ici). Quinze jours avaient été perdus. C'est dommage.
Espérons, qu'aidées par la pluie, les fêtes de Saint-Lys ne soient bondées pour éviter un foyer épidémique.