CPAR, la réalité du projet.

Publié le par Nicolas Rey-Bèthbéder

La sous préfecture de Muret.

La sous préfecture de Muret.

Face à notre exclusion sur le dossier du CPAR de la part de l'équipe majoritaire, nous avions demandé à rencontrer les autorités. Ce jeudi 6 octobre 2022 nous avons échangé avec Michel Kessouari (ADOMA) et C. Lenglet (sous préfète), à Muret sur l'affaire CPAR de Saint-Lys. Notre délégation était composée des différentes tendances de l'opposition : T. Bertrand, L. Pomery, T. Andrau, N. Rey-Bèthbéder, JP Michas.


 

La réunion, d'environ deux heures, s'est déroulée dans une ambiance sérieuse et constructive tant les enjeux sont graves.


 


 

Une rapide présentation d'Adoma et du CPAR.

Michel Kessouari d'Adoma, a dit qu'il existe une représentation négative du Centre de Préparation Au Retour (CPAR) dommageable véhiculée par certains. Ce n'est pas la réalité.

Une présentation a été faite au groupe majoritaire du conseil municipal de St-Lys à travers d'une projection à la mi-mai 2021. Nous remarquons que le maire a menti sur la date car il parlait de fin juin 2021. Nous avons été informé en octobre 2021.


 

Il rappelle qu’Adoma est une société de droit privé avec une mission d'intérêt général. Il est le bailleur social de résidences spécialisées pour les immigrés et demandeurs d'asile.

Adoma a 26 000 places sur 60 000 centre d'accueil de migrants et demandeurs d'asile en France. 

Dans le CPAR de Saint-Lys, ce sera des familles de 3 ou 4 personnes avec une dizaine de travailleurs sociaux. Ce sont des familles qui se projettent à 2 ou 3 mois avant leur retour dans leur pays d’origine. Il n’aura pas de scolarisation dans la commune. Les enfants du CPAR reçoivent un enseignement minimum fourni par Adoma. Normalement, il n’y aura pas d’impact sur la commune.


 

Adoma s'occupe pour les résidents du CPAR de la santé, démarches, hébergements, transport à Toulouse, de l'éducation et de la restauration.

Il a donné quelques explications sur le CPAR. C'est un dispositif par région avec un aéroport international. Saint-Lys est proche de Toulouse-Blagnac ce qui est intéressant pour Adoma. L'accompagnement des étrangers déboutés du droit d'asile peut aller jusqu'au pays de retour. En 2017, le CPAR de Toulouse est passé de 40 à 160 places. Fin 2023, il faudra de nouveaux emplacements en Toulousain car ils n'ont plus de biens immobiliers pour les accueillir à Toulouse car les bâtiments seront détruits.

Il y a une étude avant d’implanter un CPAR et il nécessite une triple signature pour acter son implantation (Préfet, l’opérateur, et le préfet de zone)

L’État donne une prime aux étrangers déboutés du droit d'asile volontaires pour leur réinstallation remise au pied de l’avion et un dispositif d’accompagnement remis par l’OFII pour un projet économique.

Les propriétaires de l'EHPAD de la Joie de Vivre se sont montrés intéressés.

L'acte notarié sera signé en décembre 2022 ou en mai 2023, au plus tard, pour le CPAR de St-Lys. Des travaux sont prévus en suivant. On aurait donc un CPAR saint-lysien à 120 ou lieu de 160 personnes. En dessous de ce chiffre, c'est pas rentable. Ce sont des ménages de 3 à 4 personnes. Ils sont là pour 1 ou 2 mois maximum. En fait, le remplissage est de 70 % car il y a un fort roulement.

Devant, l'annonce du CPAR à St-Lys, le maire a parlé d'un autre projet en concurrence mais sans dire quoi car il n'était pas structuré, preuve de son inaction dans l'affaire du déménagement de l'EHPAD de la Joie de Vivre.  Dans 10 ans le CPAR pourra revenir à la commune de St-Lys à prix réduit. 

Il y aura une montée en charge progressive du CPAR à partir de décembre 2023.


 

Qui sont les personnes du CPAR ?

C'est un public familial qui ne porte pas de désordre public. Tout est pris en charge.

Ce sont des étrangers en situation régulière et non pas irrégulière.

Il y a pour le moment un autre CPAR existant. C'est Toulouse-Nougaro, qui va fermer en 2023. Il fonctionnait sans problème depuis 2018.

Adoma gère des CADA : Montclar de Quercy, Carla Bayle, St Martory  : ça ne se passe pas mal.

Il n'y aura pas de personnes seules dans le CPAR de St-Lys. 

Toutes les personnes dans un CPAR sont des volontaires.  L'État donne une prime de départ à la montée dans l'avion. 

Les résidents des CPAR viennent 80 % de l'Europe des Balkans et Caucase (Kossovo, Monténégro, Albanie, Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan). Parfois Afghans et Nigéria…


 

Quels sont les chiffres sur les étrangers du CPAR qui ne vont pas au bout de la démarche et disparaissent  ?

15 % de 2022 de résidents du CPAR de Toulouse, qui ne vont pas au bout de cette procédure, disparaissent dans la nature. Certaines autres sources portent ce chiffre à 30 % .


 

Le CPAR peut se faire ailleurs qu'à St-Lys ?

Non, c'est trop tard. À remarquer que l'inaction de l'équipe majoritaire dans cette affaire. D'ailleurs, sur l'hectare qui reste de la « Joie de Vivre » il n'y a aucune extension de prévue, mais ne convention peut être signée entre Adoma et la commune.

La somme des 2 millions payés par Adoma pour acquérir les bâtiments de la Joie de vivre  était connue en mai 2021 lors de la réunion Adoma et M. le Maire. Donc le maire a menti sur le prix qu'il estimait à 1 million en octobre 2021.

 

Une maison de santé sur le site de l'ancien EHPAD ?

Le groupe Adoma a proposé une convention de mise à disposition d'un bâtiment pour y mettre une maison médicalisée au Maire et à l'équipe majoritaire. Celle-ci a refusée cette proposition.

 

 

Y a t il un problématique démocratique à St-Lys ?

La sous préfecture et Adoma insistent sur le fait que la réunion publique est prévue par la préfecture, la mairie n'est pas à l'initiative. De même, le maire aurait dû organiser une réunion d'information avec l'ensemble du conseil municipal avant la réunion publique. Il ne l'a pas fait et c'est une faute.

La sous-préfecture se plaint qu'il y a eu, de la part du maire, un amalgame malheureux entre les jeunes mineurs migrants de l'Hôtel des Ondes et le projet du CPAR. Cela n'a rien à voir.

 

Il y a donc un problème démocratique à St-Lys. Les conseillers municipaux d'opposition sont exclus du dossier CPAR. Le maire fait le silence. Il y a eu un huis clos imposé sur une question posée sur le CPAR. Les Saint-Lysiens ne peuvent plus poser de question à l'issue du conseil municipal directement au maire. La communication a été minimale jusqu'en septembre 2022.

 


 

Le sentiment d'Imagine Saint-Lys.


 

Notre sentiment est que tout semble acté. Nous sommes stupéfaits de l'inaction et du silence de l'équipe majoritaire depuis 2016 dans le déménagement de l'EHPAD de la Joie de Vivre et de son remplacement par un CPAR en avril 2021.


 

L'agitation actuelle du maire, et de son équipe, ne sert qu'à masquer leur échec mais ne change rien sur leurs fautes multiples.


 

Nous ne pouvons que condamner l'instrumentalisation des peurs sécuritaires pour des motivations bassement politiciennes. En jouant au pompier pyromane, le maire se livre à un jeu dangereux qui sert les intérêts de l'extrême droite.


 

Malheureusement, la question n'est plus d'être pour ou contre le CPAR, car il est là, à nos portes.

Mais il faudra comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. Nous devrons collectivement tirer les leçons de ce fiasco et établir les responsabilités.


 

Nous appelons donc tous les Saint-Lysien·ne·s à participer à la réunion publique sur le CPAR, le lundi 17 octobre 2022, à 19h, à la salle de la Gravette. Venez nombreux et posez vos questions !


 



 

 

 


 

 

 

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