Patrick Lasseube "fusillé pour l'exemple".
Patrick Lasseube « fusillé pour l’exemple » par le maire de Saint-Lys
Vous trouverez en cliquant ici la version de la Dépêche du Midi du 19 septembre 2014 sur cet thème.
Déjà, à l’occasion de la sortie de son livre « Compostelle, sur le chemin de mon ombre » en 2012, M. Patrick Lasseube avait été interdit de salon du livre de Saint-Lys par monsieur le maire de Saint-Lys, Jacques Tène.
Malgré l’indignation et la condamnation publique soulevées par cette entrave à la liberté d’expression, ce dernier vient de réitérer en interdisant cette fois-ci à Patrick Lasseube d’évoquer publiquement la mémoire d’un soldat saint-Lysien fusillé pour l’exemple le 24 décembre 1914.
Le pôle culturel de la commune de Saint-Lys a programmé pour les journées européennes du patrimoine, une visite guidée sur le thème de « Saint-Lys et la première guerre mondiale ».
Patrick Lasseube avait proposé tout naturellement ses services pour intervenir de façon ponctuelle sur le thème « un Saint-Lysien fusillé » au cours de la visite guidée programmée de longue date.
L’avant-veille de la visite guidée, il est adressé à l’intéressé le courriel suivant : « M. J. Tène a exprimé le souhait qu’aucune personne autre que les agents communaux du service du Pôle culturel n’intervienne au cours de la visite guidée de la commune sur le thème de la guerre de 1914-1918 ».
À cette volonté incongrue de le réduire au silence, Patrick Lasseube donnera une conférence publique sur tous les détails tenus au secret depuis un siècle sur la fin tragique de ce poilu et sa réhabilitation à Saint-Lys dès 1921, le 10 novembre à 18H à l’Espace Gravette dans le cadre des activités de l’association Art Culture et patrimoine. Un mémoire est aussi en cours de rédaction.
Il faut dire que depuis plus d’un an, Patrick Lasseube effectue des recherches approfondies sur le cas du soldat Saint-Lysien Frédéric Julien Dédébat. Seul un travail assidu d’investigation tant dans les archives communales, des rares témoignages Saint-Lysiens sans oublier la consultation toujours délicate des archives de la justice militaire ont permis aujourd’hui de reconstituer le puzzle de cette tragédie. Pour arriver à ses fins, Patrick Lasseube n’hésita pas à demander par l’intermédiaire de Nicole Dédébat ex adjointe au maire de Toulouse, le concours de Monsieur le ministre des anciens combattants, Kader Arif, dont l’aide pour l’accès à certaines archives a été déterminante.
Frédéric Julien Dédébat est l’un des 650 soldats fusillés pour l’exemple. Mais le nom de ce soldat qui ne bénéficie pas de la mention honorifique de « Mort pour la France », est tout de même inscrit sur le monument aux morts de Saint-Lys. Il faut dire que le maire de l’époque, bien informé, est Joseph Bouas, socialiste, ancien combattant lui-même blessé au front en 1915, compagnon charpentier, disciple de Jaurès et pacifiste. Il a, dès 1921, de sa propre initiative, réhabilité la mémoire de ce combattant Saint-Lysien dont il savait qu’il avait été fusillé pour rien.
C’est le récit d’une histoire tragique hors du commun que Patrick Lasseube révélera aux saint-lysiens et aux descendants de ce poilu « mort par la France ».