Pas en notre nom

Publié le par Jean Vignes

Pas en notre nom

Nous poublions une tribune libre de M. Jean Vignes

Pas en notre nom, Monsieur le Conseiller Départemental, Monsieur le maire.

Depuis plusieurs jours la polémique enfle dans la commune de St Lys suite à l’appel de son maire à un rassemblement de la population contre le projet de la préfecture de la Haute Garonne d’implanter un Centre de Préparation Au Retour (CPAR) dans les anciens locaux de la maison de retraite « La joie de vivre ».

Le Maire de St Lys est aussi Conseiller Départemental, à ces deux titres il représente les habitants de St Lys et du canton de Plaisance du Touch. Ces deux mandats lui confèrent un pouvoir mais aussi des responsabilités. A commencer par celle de prendre soin du fait que la population qu’il représente et administre vive en bonne harmonie. Or dans l’affaire qui nous préoccupe c’est toute une série de manquements, de manipulations et de travestissement de la réalité dont il est question. Le pire est à l’œuvre dans son initiative d’appeler à un rassemblement contre l’implantation de ce CPAR devant une école et a deux pas d’une structure qui héberge déjà des personnes en attente de régularisation, dont une vingtaine en attente de leur reconnaissance de minorité par le Juge de enfants.

Ce faisant il prend le risque d’exacerber les tensions en désignant une partie des résidents de la commune comme indésirables en instrumentalisant des craintes qui n’ont pas lieux d’être.

 

Il y a plus d’un an, la municipalité était au fait de la vente de la maison de retraite et aurait pu faire valoir de son droit de préemption afin de réaliser les projets de logements sociaux et autres dont il nous abreuve aujourd’hui. En Aout 2022 il a été averti par la préfecture du projet d’implantation du CPAR et avait deux mois pour s’y opposer et présenter un contre projet. Chose qu’il n’a pas faite dans les délais. Il aurait pu tout aussi bien se renseigner auprès des maires des communes abritant un CPAR pour éclairer sa réflexion. Il aurait pu organiser un débat public pour que la population soit au fait de la réalité du projet de CPAR. Non content de ne pas avoir correctement rempli son devoir d’élu politique, il répond par un passage à l’acte politicien dangereux.

 

Le CPAR consiste à fournir un hébergement et un soutien à des familles en attente de retour au pays le temps que les formalités administratives soient remplies. Il ne s’agit en aucune façon d’un hébergement permanent, c’est l’affaire de quelques semaines. Tous les frais afférents à ce processus sont pris en charge par l’état. En ce qui concerne le CPAR de St Lys il s’agit de trente familles qui ont optées préalablement pour un retour au pays. Pas de quoi prendre le risque d’exacerber des tensions dans la population en agissant comme il le fait.

Par ailleurs, la politique générale de l’état qui répond au coup par coup aux problèmes liés à l’immigration n’est pas satisfaisante. Elle nécessiterait une concertation à tous les échelons, commune, département, région. Cela permettrait d’avoir une réponse politique, coordonnée, dans le respect du droit et de la dignité des personnes avec les services sociaux et administratifs concernés, afin de faciliter l’intégration ou le retour des personnes concernées. Cela permettrait d’éviter les tensions comme celle instrumentalisée par le Maire et Conseiller Départemental à laquelle nous devons faire face.

 

Enfin si M le Maire, M le Conseiller Départemental, à l’intention de dénoncer la politique de la préfecture, pourquoi n’a-t-il pas appelé à un rassemblement à la préfecture ou devant sa mairie en prenant le risque de jeter de l’huile sur le feu en appelant à proximité du lieu où sont déjà logées des personnes en attente de régularisation ?

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