Visite du CPAR de Saint-Lys

Publié le par Nicolas Rey-Bèthbéder

Visite du CPAR de Saint-Lys

VISITE DU CPAR DE SAINT-LYS

Compte-Rendu du groupe Imagine Saint-Lys.

 

Date et horaire : Vendredi 17 janvier 2025, de 9h30 à 11h30.

-Visite du CPAR de Saint-Lys de 9h30 à 10h30

-Comité de suivi à la mairie de St-Lys de 10h45 à 11h30

 

Absent : Un seul, M. Thierry Bertrand, élu au conseil municipal.

 

Excusé : Le député Arnaud Simion, retenu à l'Assemblée nationale.

 

Présents :

-M. le sous préfet de Muret, Jean-Luc Blondel

-Élus : Mmes N. Dédébat (Imagine St-Lys), C. Ferrer (qui était là pour la visite du CPAR, mais n'étant plus dans la majorité, n'a pas été invitée au comité de suivi), A. Grangé (maire adjointe). C. Louit (maire adjointe qui était là pour la visite du CPAR, mais absente au comité de suivi), MM. S. Deuilhé (maire) et M. N. Rey-Bèthbéder (Imagine St-Lys).

-Employés CPAR : M. Kessouari (Directeur Adoma),  T. Poumot, O. Turpin, A. Renard,

-Force de sécurité et DGS : 2 gendarmes, un policier municipal, Mme L. Seixas.

 

 

Quelques abréviations :

CPAR : Centre de Préparation Au Retour, est un d’hébergement transitoire, dédié aux étrangers en situation irrégulière, ayant fait le choix d’adhérer à un programme de retour volontaire vers leur pays d’origine. Il a vocation à mieux préparer le retour des familles et des personnes isolées volontaires, déboutées du droit d’asile dans leur majorité.

CRA : Centre de Rétention Administrative

pour les étrangers déboutés ou désistés du droit d'asile.

DPAR : Dispositif de Préparation Au Retour.

OFII : Office Français de l'Immigration et de l'Intégration

OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français.

 

I-La Visite :

Nous avons pu visiter trois chambres : une inoccupée, une familiale et une d'un adulte isolé. Nous avons vu aussi le hall, la salle de réunion, les bureaux, les locaux des produits ménagers, le coin pour les enfants.

 

 

Le bâtiment est très propre, bien chauffé, sans fioritures. Le confort est correct, mais sans plus, cela n'a rien de douillet. La literie est sommaire. Cela fait penser à un internat de lycée, ou à un hôpital, bref une ancienne maison de retraite reconvertie rapidement (voir photos).

 

 

 

Il y a 44 occupants au 16/01/25 alors que le DPAR pourrait accueillir 120 personnes. On est bien loin des chiffres fantaisistes avancés par certains démagogues.

 

 

Nous avons pu rencontrer de une femme tchétchène, donc de nationalité russe, avec ses enfants qui étaient petits. Elle est là depuis quelques mois et parle un peu français. Elle attend de rentrer en Tchétchénie. Nous avons vu également la chambre d'un homme seul qui attendait son retour dans son pays. Nous n'avons pas ressenti de tension particulière.

 

Nous avons pu parler avec le personnel, surtout féminin, qui nous a dit ne pas rencontrer de problème de violence ou de tensions fortes et récurrentes.

 

 

II-Le comité de suivi :

M. J-L Blondel, sous préfet : Il faut dire maintenant DPAR et non plus CPAR. Comme je l'ai constaté les conditions d'accueil des étrangers au DPAR sont bonnes.

 

M. Kessouari, Adoma : Pour lui le fort taux d'encadrement féminin au DPAR prouve qu'il n'y a pas d'accès de violence et que l'ambiance est bonne.

Il insiste qu'il s'agit toujours d'étrangers volontaires pour retourner dans leur pays, le DPAR est donc plus apaisé car ce n'est pas un milieu carcéral. Il n'y a pas au DPAR de Saint-Lys de problème particulier de sécurité.

 

Une employée du DPAR : Il y a eu quelques avaries car le bâtiment est vieillissant : quelques canalisations d'eau cassées et des problème sur le réseau chauffage et eau chaude. Mais depuis les réparations, il y a une amélioration. Il y a d'autres travaux à prévoir comme l'étanchéité des balcons, le ravalement des façades et les gouttières sur les 10 ans à venir.

 

M. Kessouari : On est là pour une 10e d'années minimum,  après on verra....

 

M. Nicolas Rey-Bèthbéder : Dix ans donc, mais après quel projet ?

 

M. Kessouari : Après on verra. Mais nous utilisons qu'une partie du bâtiment. Projet de réutilisation possible, notamment en lien avec la mairie.

 

1-Bilan 2024 du DPAR Saint-Lys, seul centre dans la région Occitanie :
Il s'agit d'un public étranger en situation irrégulière, volontaire pour le retour dans leur pays d'origine, orienté par l'OFII de Toulouse et de Montpellier. M. Kessouari insiste sur le fait que le partenariat est étroit avec l'OFII.
417 personnes étrangères entrées au DPAR en 2024
375 personnes étrangères sorties au DPAR en 2024
La durée moyenne du séjour est environ de 40 jours. Il y a ce cas particulier de cette famille tchétchène, avec qui nous avons parlé, qui est là depuis 4 mois car le dossier est complexe et les relations avec la Russie sont compliquées.
Les nationalités les plus représentées sont, dans l'ordre, les ressortissants de :
1-Géorgie
2-Albanie
3-Algérie 
Ces trois nationalités représentent 80% des personnes qui passent au DPAR St-Lys.
Aujourd'hui, au 17 janvier 2025, il y a 44 personnes au DPAR St-Lys, soit 23 personnes vivant en famille et 21 personnes seules.
2-La situation administrative des hébergés au DPAR St Lys :
Ce sont des étrangers en situation irrégulière sous OQTF pour la grande majorité, déboutés ou désistés de l'asile, environ 80%. 20% n'a jamais fait de demande d'asile.
3-Caractéristiques du public accueilli au DPAR (Voir Photo)

 

Au plan linguistique, il y a peu de francophone et les échanges se font souvent par le traducteur du portable interposé. 
Des médecins à la retraite viennent pour soigner. 
Il n'y a pas de scolarité, pas d'accompagnement mineurs.
Nicolas Rey-Bèthbéder d'Imagine St-Lys ne trouve pas normal qu'on laisse des enfants sans une activité périscolaire.
M. Kessouari dit que le DPAR n'a qu'un an. On est ouvert à des associations périscolaires. Il y a notamment Lire et faire lire qui va pouvoir intervenir.
N. Dedebat : Demande que la municipalité appelle au bénévolat pour le CPAR. Elle demande aussi de la transparence et qu'on montre aux Saint-Lysiens la réalité du CPAR qui n'est pas la catastrophe annoncée.
S. Deuilhé, maire : oui...

 
4-La sécurité
M. Kessaouari : On collabore avec la Police Municipale et la Gendarmerie. 
JL Blondel, sous-préfet : il y avait des fantasmes sur l'insécurité. Il s'est dit beaucoup de choses à Saint-Lys. On en est où ?
Gendarmerie Mirail  : L'insécurité due au DPAR est minime : il y a eu 3 faits constatés. Un étranger hébergé au DPAR, alcoolisé, a fait des dégradations à l'intérieur du centre. Un autre résident, dérangé mentalement, a crevé des roues d'autos. Et enfin un vol a l'étalage à Fonsorbes pour moins de 10 euros.  C'est peu pour 417 personnes qui sont passées au DPAR.
Nicolas Rey-Bèthbéder : Et au Leclerc qui est proche du DPAR, il n'y a pas eu des soucis ?
Gendarme de Saint-Lys : Il y a eu 5 vols à l'étalage au Leclerc, mais pour moins de 5 à 10 euros. Mais aucune plainte n'a été déposée.
Police municipale : Pour nous, le DPAR ne pose pas de soucis.
Nicolas Rey-Bèthbéder : Il y a un paradoxe tout de même entre une extrême droite qui demande des expulsions d'étrangers mais qui dans le même temps s'oppose à la mise en place de ces mêmes expulsions. Ce phénomène du NIMBY n'est pas admissible. 
JL Blondel, sous-préfet : J'approuve ce que vous dites. Mais on est dans l'irrationnel. Je vais vous dire ce qui vient d'arriver près d'ici [à Bragayrac] où le conseil municipal a refusé l'implantation d'une maison inclusive pour accueillir des personnes âgées. Les arguments avancés étaient racistes... La peur a fait planter ce projet nécessaire pour une population qui vieillit.
M. Kessaouari : de toute façon s'il y a des problèmes avec les résidents du DPAR, il faut porter plainte de suite. Il seront envoyés dans un CRA et forcés au retour au pays.
JL Blondel, sous-préfet : Le prochain comité de suivi, en mars ou avril ?
Serge Deuilhé : Plutôt avril, mai ou juin.

 
CR NRB et ND
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