Pas de fumée sans feu

Publié le 27 juillet 2022 par Nicolas Rey-Bèthbéder & JPM

Retour sur l'incendie du 18 juillet 2022

Il y a déjà longtemps qu'Imagine Saint-Lys, et au delà l'ensemble de l'opposition, alerte sur l'état des bâtiments et des terrains appartenant à la mairie.

Force est de constater que, depuis que M. Serge Deuilhé est aux affaires, l'état de ce foncier s'est considérablement dégradé jusqu'à ce lamentable incendie des terrains de la Moutonne. Pour un rappel des faits, nous citons la presse locale :

"Lundi 18 juillet 2022, les sapeurs-pompiers ont été alertés d'un incendie sur un champ à Saint-Lys, près de Toulouse. Les flammes menacent des habitations.

Plus d'une centaine de personnes ont été évacuées au cours de l'intervention des sapeurs-pompiers. Environ 10 hectares sont partis en fumée. Le feu a été stoppé et les habitants vont pouvoir regagner leur domicile.

A 20h00, l'intervention était toujours en cours.

L’alerte a été donnée en fin d’après-midi, lundi 18 juillet 2022. Sous la chaleur qui frappe la Haute-Garonne, les sapeurs-pompiers sont mobilisés sur un violent incendie qui touche un champ situé à Saint-Lys, à l’ouest de Toulouse.

Le feu de broussailles est localisé au niveau du chemin de la Moutonne. Le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours du 31 annonce que 45 soldats du feu sont mobilisés. Et pour cause, les flammes menacent des pavillons situés à proximité du champ. "

En fin de soirée, le feu était enfin éteint.

Depuis des années, nous questionnons sur l'état de déshérence et non affectation des différents biens. Ainsi lors du conseil municipal du 4 avril dernier, nous avons demandé ce que devenaient les bâtiments acquis par la mairie. Nous avons appris que deux maisons, la 1547 route de Toulouse et sur la Trésorerie, étaient désaffectées. Plus grave, celle sur la D632 était devenue une vaste broussaille...

Malheureusement, ce n'était pas le seul bien communal à l'abandon. Il y en a un terrain de 2 ou 3 hectares derrière la station d'épuration qui jouxte les bois de la Pescadoure. Là aussi, il y a un véritable risque que tout ce coteau boisé, proche de la coulée verte, flambe un jour.

Il est dommage que la municipalité laisse ses propres terrains de la Moutonne, les parcelles du cadastre 901 et 634, dans un tel état d'abandon. Le risque d'incendie était évident. Sous les autres municipalités, ces terrains étaient cultivés ou l'herbe était broyée une fois par an.

Regrettable que la municipalité actuelle ne s'impose pas à elle même, ce qu'elle exige des propriétaires de friches qui doivent nettoyer leurs terrains sous peine d'amende. En effet, du fait de la loi, les propriétaires sont tenus de défricher leur terrain pour éviter tout problème.

L'incendie du 18 juillet était donc prévisible. Laisser en friche plus de dix hectares de réserve foncière communale dépasse l'entendement. Cela devient ridicule quand on sait que ces terrains derrière la zone d'activité du Boutet étaient prévus dans le PLU, concocté par le maire, pour être « une compensation de zone humide » afin de permettre une biodiversité fantasmée ! Nous avions déjà dit que ce lieu était peu entretenu, sec et broussailleux.

Reste à souligner l'excellence des pompiers qui, par leur réactivité et leur professionnalisme, ont su rapidement éteindre cet incendie. Il est tout de même arrivé au pied de certaines maisons, mais heureusement sans les atteindre. Beaucoup d'habitants, qui ont vécu cet incendie, ont eu légitimement peur car ils auraient pu perdre leur maison, leur entreprise.

Pour aller plus loin, comme nous le réclamons au maire régulièrement, il faut qu'on intègre le réchauffement climatique dans la gestion des terres communales à St-Lys. L'absence d'une politique écologique responsable à St-Lys sans plantation d'arbres, sans panneaux solaires, sans entretien de la nature, commence à se payer maintenant. Avec la montée des températures, les incendies se multiplieront. Certains géographes alertent qu'en 2035 on aurait plus de 35 jours au delà de 35 degrés à Saint-Lys.

Cela demande une remise à plat de notre rapport à la nature et à son entretien.

Texte NRB, photos de JP Michas.